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Généralités : Arrivent les Commutateurs à calculateur électronique central (mais dont la transmission des conversations dans le réseau de connexions demeure maintenue sous forme analogique, par un courant modulé à la fréquence de la voix de chaque interlocuteur, en mobilisant pour chaque conversation en cours et pendant toute sa durée, l’emploi d’une liaison physique de bout en bout via le réseau de transmission des télécommunications par multiplexage analogique (par courants porteurs)).
La France est le premier pays en Europe à mettre en fonctionnement sur le réseau public les premiers Commutateurs électroniques à calculateur central à programme enregistré. (systèmes ARISTOTE et SOCRATE).
Ci-dessus : c'est au Centre National d'Études des Télécommunications d'Issy-les-Moulineaux que débutent les recherches sur les Machines Électroniques
Photographie PTT - 1er juin 1959 - Coll. C. R-V.
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Inaugurés en France à titre expérimental dès 1963, commandés en grande série en 1976, les Commutateurs semi-électroniques sont aujourd'hui entièrement désinstallés de France depuis la fin de l'année 2000, d'une part à cause de l'usure des parties non électroniques dégradant leur fiabilité sous le poids des années de service et d'autre part ne supportant pas le nouveau service Présentation de l'Identité du Demandeur (PID) mis en service en France Métropolitaine le 2 septembre 1997, ou encore de portabilité des numéros de téléphone le 1er janvier 1998.
Un Commutateur électronique spatial occupe entre le tiers et la moitié de l'espace occupé par un Commutateur électromécanique crossbar à capacité égale et nécessite moins de main d'œuvre d'exploitation et de maintenance.
Le principe de base du Commutateur de type électronique spatial est de centraliser toutes les fonctions décisives dans un seul ensemble calculateur électronique à programmes enregistrés. Il est donc pourvu d'un logiciel de fonctionnement.
Les Commutateurs électroniques spatiaux sont le lien entre les systèmes électromécaniques et les systèmes entièrement électroniques dits temporels ; ces systèmes, du type spatial, sont en réalité semi-électroniques.
Ces Commutateurs permettent à moindre coût et sans nécessiter de mises au point pointues nécessaires aux commutateurs temporels alors encore en développement, de combler rapidement le retard criant du téléphone en France, même s'ils sont moins perfectionnés que les Commutateurs temporels.
Le dernier Commutateur Semi-Électronique Spatial de France, un Commutateur MÉTACONTA 11F, est mis à l'arrêt le 27 novembre 2000, à Marseille-Garibaldi (MA41).
Les systèmes semi-électroniques à calculateur électronique centralisé déployés en France sont les suivants :
Considérations existentielles sur les commutateurs semi-électroniques :
Systèmes hybrides, ils ont été la famille mal aimée des Ingénieurs des Télécommunications qui étaient alors plus passionnés par la mise au point des Commutateurs temporels, alors promis à un grand avenir. Mais il faut bien admettre que la France, pour combler le retard téléphonique par le plan Delta LP, avait un besoin urgent de ces Commutateurs téléphoniques semi électroniques de transition, en attendant la mise au point des Commutateurs temporels.
Bien que le choix de cette famille de Commutateurs ait été décrié à cette époque par un certain nombre d'Ingénieurs, ainsi que des syndicats de personnels, il nous faille aujourd’hui, avec toute la sagesse que la rétrospective nous permet, rappeler aux lecteurs que les Commutateurs semi-électroniques possédaient en 1979-83 une qualité intrinsèque majeure : leur Réseau de Connexion demeurait analogique et pouvait réutiliser de ce fait l’intégralité des liaisons de Transmissions déjà existantes du Réseau National qui étaient toutes (à quelques exceptions près) des liaisons analogiques !
Chaque Commutateur semi-électronique remplaçait avec succès sans aucune adaptation particulière un ou plusieurs Commutateurs à organes tournants hors d'âge ou à barres croisées les plus anciens, pour un coup d’achat et d’entretien bien moindre.
L’emploi des Commutateurs semi-électroniques à commande centralisée était LA solution rapide et facile lorsque l’intégralité du Réseau de Transmissions était lui-aussi analogique, et qu'il fallait augmenter rapidement le parc de lignes disponibles.
En revanche, au fur et à mesure que le parc de Commutateurs électromécanique fut remplacé par des Commutateurs électroniques temporels et que le réseau des Transmissions du Réseau National fut de plus en plus numérisé, ces Commutateurs semi-électroniques équipés d’un Réseau de Connexion analogique se retrouvèrent progressivement « encerclés » dans un Réseau de Transmissions devenu presqu’entièrement numérique, puis entièrement numérique courant 1995 : il fallait alors équiper les entrées et les sorties de ces Commutateurs de convertisseurs numériques / analogiques et de convertisseurs analogiques / numériques coûteux ; dès lors ils étaient à court terme condamnés.
L’étape des Commutateurs semi-électroniques a permis de pouvoir lisser la transition d’un Réseau de Transmissions Analogique en douceur vers un Réseau de Transmissions Numérique, tout en permettant l’accroissement du parc rapidement et à moindre coût pour résoudre la crise du téléphone.
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Principe général de fonctionnement d'un commutateur semi-électronique à commande centralisée :
À quelques variantes près, tant au niveau de l'architecture que des termes utilisés, tous les systèmes de Commutateurs semi-électroniques fonctionnent sur la même base, qui, de façon évidente, imite la manière de travailler d'une Opératrice dans un Central Manuel. Un tel comportement n'est d'ailleurs pas illogique, étant donné, que ces Commutateurs ont été conçus par des ingénieurs qui ont bien entendu observé, décomposé et rationalisé le travail, les tâches de chaque étape nécessaire dans l'établissement, l'acheminement et la rupture d'une communication, tel que tout était méthodiquement mené par les Opératrices Manuelles...
Évidemment, le Commutateur semi-électronique effectue ce travail à sa manière, c'est à dire à vitesse très rapide, sous une charge de travail poussée, mais avec une intelligence bien sûr limitée aux consignes les plus simples et point trop nombreuses.
Analogie avec la position de travail d'une Opératrice dans un central manuel (en l'espèce, partie sauvegardée du central Paris Inter-Archives.)
Photographie C. R-V.
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Les différents systèmes semi-électroniques se sont efforcés d'optimiser leurs capacités de fonctionnement et leur fiabilité par rapport aux précédents au fur et à mesure des améliorations apportées par les ingénieurs concepteurs et par la mise à disposition de composants électroniques et électromécaniques de nouvelle génération.
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Ci-dessus : la Commutation Électronique expliquée dans ses grands principes.
Film DGT-PTT - Fin 1967 - Coll. Orange DANP.
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Concernant les prototypes :
ARISTOTE (nom complet : Autocommutateur Réalisant Intégralement et Systématiquement Toutes les Opérations de Téléphonie Électronique) est mis en conception à partir de 1960.
Il est équipé d’un calculateur central unique : RAMSES I (Réalisation d'un Automate Mathématique pour Système Electronique Séquentiel) , mais de plusieurs calculateurs périphériques nommés « Explorateurs ». Sa capacité théorique atteint 30.000 abonnés.
Le Commutateur électronique ARISTOTE à commande centralisée est constitué par une organisation à 4 niveaux :
La matrice de commutation, même si elle demeure analogique, est donc désormais équipée de points de jonctions de commutation entièrement transistorisés (PNP-NPN) ; donc sans pièces mobiles.
Ce sera d’ailleurs la seule expérimentation d’une matrice analogique sans pièces mobiles, car l’inconvénient de ce premier prototype est qu’il y a dispersion et affaiblissement des signaux analogiques de conversation dans la matrice de commutation transistorisée, ce qui nécessite de rajouter des circuits d’amplification électroniques supplémentaires et complique le système. Ce prototype fonctionne toutefois jusques en 1969.
Ci-dessus : synoptique de principe de l'autocommutateur ARISTOTE.
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Ci-dessus : Commutateur ARISTOTE, à Lannion, caches posés.
Photographie PTT- circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur ARISTOTE, en période d'essai le 14 octobre 1963 à Lannion, caches retirés.
Photographie Orange DANP.
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Ci-dessus : vues rapprochées du Centre de Commutation ARISTOTE, avec et sans caches de protection.
Photographies PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue partielle de la baie de gauche de la 1ère travée. Il s'agit d'une Mémoire Vive à Tores de Ferrite, d'accès rapide.
Photographie PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue de détail de la baie de droite de la 1ère travée.
Photographie PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vues de Cartes qui constituent le Réseau de ConneXion du Commutateur ARISTOTE.
Photographies PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue de 2 Points de Connexion transistorisés du Réseau de ConneXion du Commutateur ARISTOTE.
Photographie PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue de la travée des jonctions analogiques d'entrées/sorties du Commutateur ARISTOTE.
Photographie PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Vue du Commutateur ARISTOTE le 22 janvier 1965 à Lannion.
Photographie PTT - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur ARISTOTE le 13 mars 1966, alors mis en service dans le Réseau Téléphonique Commuté à Lannion.
Photographies PTT - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue partielle du Calculateur RAMSES 1 d'abord implanté à Issy-les-Moulineaux.
Photographie PTT - circa 1963 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : carte logique transistorisée extraite d'une baie du Calculateur RAMSÈS 1.
Photographie PTT - 1963 - Coll. C. R-V.
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SOCRATE (nom complet : Système Organique de Commutation Rapide Automatique à Traitement Électronique ou Système Original de Commutation Rapide Automatique à Taxation Électronique)
Il est équipé de deux calculateurs périphériques spécialisés pour la commutation téléphonique dénommés « Multienregistreurs » qui constituent de fait un commutateur centralisé.
Mais, plutôt que dédoubler « bêtement » les organes et les faire travailler en synchronisme assorti d’un contrôle permanent par comparaison, il s’agit dans le cas du système SOCRATE de mettre au point le nouveau principe du partage de charge de calcul dans plusieurs organes électroniques centralisés, principe du partage de charge qui sera ultérieurement adapté et adopté dans les commutateurs de type temporel à venir, principe qui permet d’assurer la fiabilité du système grâce à l’adaptabilité du système suivant le trafic à gérer et qui permet une sorte de redondance des organes de calculs par « répartition ».
Le prototype SOCRATE emploie 17.000 transistors et 70.000 diodes. Sa mémoire morte (ROM) est de 130.000 bit (16,25 Ko), sa mémoire vive à tores de ferrite (RAM) est de 130.000 bit (16,25Ko) et sa mémoire de masse est un tambour (DRUM) de 1Mbit (125 Ko).
Toutefois, en cas d'arrêt total de l'un des deux calculateurs, le calculateur indemne doit pouvoir continuer à écouler la totalité du trafic téléphonique et doit donc être dimensionné en conséquence.
Afin d’éviter les pertes de signal, le Réseau de Connexion est construit à partir de simples Multisélecteurs électromécaniques crossbar de type CP400 et des organes classiques de commande et de liaison avec les Multienregistreurs que sont les Explorateurs et les Distributeurs ; le but de la conception du système SOCRATE n'étant pas d'effectuer de recherches sur les Réseaux de Connexion. Ainsi, le système SOCRATE est-il qualifié de Commutateur Quasi-Électronique.
Ci-dessus : synoptique de principe de l'autocommutateur SOCRATE. (Revue Radôme 03/1965)
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Ci-dessus : Commutateur SOCRATE le 21 avril 1964, récemment remonté à Lannion.
Photographie PTT - 21 avril 1964 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur SOCRATE en Avril 1964, en cours de remontage final à Lannion.
Photographie PTT - Avril 1964 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Pupitre de Commande et de Supervision du Commutateur SOCRATE.
Photographie PTT - circa 1965 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : derrière la première travée se trouve le Réseau de Connexion du Commutateur SOCRATE, réalisé en matériel crossbar CP400.
Photographie PTT - circa 1965 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Vue d'ensemble de la première travée du Commutateur SOCRATE.
Photographie PTT - circa 1965 - Coll. C. R-V.
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PÉRICLÈS (nom complet : Prototype Expérimental Réalisé Industriellement d’un Commutateur à Logique Électronique Séquentielle) issu des prototypes ARISTOTE et SOCRATE.
Conçu par le CNET et le laboratoire de la SOCOTEL,
Participent au projet PERICLES :
Le Commutateur semi-électronique PÉRICLÈS est constitué par une organisation à 4 niveaux :
Avancées dues au Commutateur PÉRICLÈS :
Le but du Commutateur PÉRICLÈS est de continuer à développer et à fiabiliser le principe du travail en partage de charge, déjà inauguré avec le Commutateur SOCRATE entre deux unités de calculs centralisées, capables de travailler soit en partage de charge en service normal, soit en synchronisme dans le but d’effectuer des contrôles de fonctionnement par comparaison, soit de manière alternée en cas d’arrêt de fonctionnement (voulu ou accidentel) de l’un des deux Multienregistreurs.
L'étape PÉRICLÈS a également permis de peaufiner l’architecture de fonctionnement interne, en distinguant deux types de Distributeurs : les Distributeurs Rapides et les Distributeurs Lents, afin de répartir plus harmonieusement et avec un meilleur rendement les priorités de fonctionnement des Multienregistreurs, sachant que :
Ceci permet d’améliorer la qualité de service rendue aux abonnés, en affectant en priorité les ressources informatiques centralisées nécessaires pour servir les abonnés de manière optimale.
En outre, le Réseau de Connexion du système PÉRICLÈS abandonne les Multisélecteurs à barres croisées au profit de matrices miniaturisées : désormais, le réseau de connexion est construit à partir de relais à tiges et contacts scellés groupés sur des cartes de matrice de base à 64 points, ce qui présente une miniaturisation par rapport aux matrices à barres croisées dites « CROSSBAR » tout en évitant d'utiliser une matrice de commutation transistorisée dont les composants électroniques ne sont pas assez développés à cette époque et qui provoquent trop d'affaiblissement et de diaphonie.
La logique électronique du Commutateur PÉRICLÈS est réalisée en cartes enfichables à circuits intégrés de logique DTL.
Ce type de Commutateur prototype préfigure d’ailleurs la famille à venir des Commutateurs MÉTACONTA.
Ci-dessus : synoptique de principe de l'autocommutateur PÉRICLÈS.
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Ci-dessus : vue des deux Multienregistreurs (Calculateurs Centralisés) du Commutateur PÉRICLÈS I Paris-Michelet, peu avant sa mise en service.
Photographie PTT - 16 janvier 1970 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : les 3 baies de droite constituent un des deux Multienregistreurs du Commutateur Prototype PÉRICLÈS I de Paris-Michelet.
Photographie PTT - 16 janvier 1970 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Construction en cours du Commutateur PÉRICLÈS I (Clamart-Michelet).
Photographie PTT - 14 mai 1968 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Construction en cours du Commutateur PÉRICLÈS I (Clamart-Michelet).
Photographie PTT - 14 mai 1968 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur PÉRICLÈS II (Maisons-Laffitte A2) lors des premiers essais de fonctionnement.
Photographie PTT - Août 1971 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : les deux Multienregistreurs du Commutateur PÉRICLÈS II (Maisons-Laffitte A2).
Photographie PTT - 26 septembre 1972 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue en enfilade du Commutateur PÉRICLÈS II (Maisons-Laffitte A2).
Photographie PTT - 26 septembre 1972 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : technicienne en cours de test des Multienregistreurs du Commutateur PÉRICLÈS II (Maisons-Laffitte A2).
Photographie PTT - 26 septembre 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : détails du pupitre du Commutateur PERICLES II (Maisons-Laffitte A2) en cours d'assemblage.
Photographie PTT - Circa 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Coeur Logique (en position ouverte) d'un des deux Multienregistreurs du Commutateur PERICLES II (Maisons-Laffitte A2) en cours d'assemblage.
Photographie PTT - Circa 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Cartes à Mémoires Toriques "rapides" qui constituent les Explorateurs qui sont des organes commandés directement par les Multienregistreurs du Commutateur PÉRICLES II (Maisons-Laffite A2).
Photographie PTT - circa 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : carte électronique du Commutateur Prototype PÉRICLÈS II (Maisons-Laffitte A2).
Photographie PTT - 26 septembre 1972 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : une carte composant la Matrice de Connexion des Commutateurs PÉRICLÈS, réalisée à partir de 128 relais à tige et contacts scellés.
(Photographie C. R-V. Avec l'aimable autorisation de la Collection Historique Orange)
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Dans le Réseau de Connexion des Commutateurs PÉRICLÈS, il est à noter que le maintien des connexions établies dans les relais s’effectue électriquement, ce qui nécessite la présence d’un troisième fil en plus des deux fils véhiculant les conversations téléphoniques pour chaque abonné ce qui complique le Réseau de Connexion (visible sur la photographie de l’exemplaire de la carte composant la matrice de connexion).
Ci-dessus : M. Harold S. Geneen, l'homme charismatique qui dirige d'une volonté de fer, à partir de 1959, la société ITT.
Photographie ITT - 17 novembre 1969 - Coll. C. R-V.
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MÉTACONTA 11A développé par la CGCT à Paris, est issu des prototypes SOCRATE, ARISTOTE et PÉRICLÈS. MÉTACONTA = Après le PENTACONTA : en effet, l'appellation MÉTACONTA est choisie pour caractériser la nouvelle famille des commutateurs conçus sous contrôle de l'ITT (Nom de marque déposé le 22 septembre 1969), appelée à remplacer la famille PENTACONTA.
Le système MÉTACONTA 11A est aussi connu sous l'appellation MÉTACONTA L.
Le système MÉTACONTA 11A est équipé d’une Unité de Commande Centralisée constituée de deux calculateurs centraux LCT3200 (32 bits) très volumineux car réalisés en grande partie avec des cartes munies des tous premiers Circuits Intégrés TTL de la Texas Instruments ayant été produits (dont les 74H de famille rapide), ainsi que par une proportion encore significative de composants discrets (transistors). Les diverses cartes formant les sous-ensembles sont alors connectées sur un fond de panier où les différentes broches de connexion sont alors wrappées entre-elles.
Le Réseau de Connexion est constitué du tout nouveau MINISÉLECTEUR miniaturisé à contacts de type MÉTABAR à 256 points de connexion implanté sur circuit imprimé.
Ci-dessus : exemple d'un Minisélecteur MÉTABAR à 256 points de connexion utilisé dans le Réseau de Connexion (brassage) d'un Commutateur MÉTACONTA 11A.
Photographie PTT - 20 février 1976 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : un Minisélecteur MÉTABAR à 256 points de connexion dont le cache de protection des micro-contacts à rubans a été retiré.
Photographie PTT - 20 février 1976 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Console de contrôle et de maintenance du Commutateur MÉTACONTA 11A International Paris-Bagnolet 2 (BL1E - RT12).
Photographie PTT - 20 février 1985 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue de la salle des Transmissions, en 1987, associée au Commutateur MÉTACONTA 11A de Reims CITP1 (HM03). (Il s'agit des premiers équipements de modulation numérique mis en service en 1981 pour le desservir)
Photographie TRT - 1987 - Orange DANP.
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Ci-dessus : vue de la salle des Transmissions associée au Commutateur MÉTACONTA 11A de Reims CITP1 (HM03).
Photographie TRT - 1987 - Orange DANP.
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Ci-dessus : vue globale du superbe Mur de Supervision du Commutateur MÉTACONTA 11A de Reims CITP1 (HM03).
Photographie PTT. Un grand merci aux agents de Reims dont M. Benoît Dejneka l'ayant retrouvée.
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Ci-dessus : Mme la Responsable du MÉTACONTA 11A CITP1 (HM03) de Reims - Elisabeth Bac au Pupitre de Supervision.
Photographie PTT - Décembre 1983 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue partielle du Mur de Supervision du MÉTACONTA 11A de Reims CITP1 (HM03).
Photographie PTT. Un grand merci aux agents de Reims dont M. Benoît Dejneka l'ayant retrouvée.
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Ci-dessus : vue aérienne du Centre International de Transit Principal de Reims qui abrita le Commutateur MÉTACONTA 11A International Reims CITP1 (HM03).
Photographie PTT - 1994 - Merci au confrère Benoît Dejneka pour sa trouvaille.
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Arrêt du MÉTACONTA 11A Bagnolet 2 CIA (RT12) le 3 octobre 1991.
Extrait Revue CIA Connexion n°20, Novembre 1991.
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E11 (abréviation de : Électronique projet numéro 11) de la LMT à Boulogne, est issu des prototypes Socrate, Aristote et Périclès. Le système MÉTACONTA E11 est très proche du système MÉTACONTA 10R dont il est l'adaptation pour le marché français, par le développement conjoint entre LMT et l'Administration des Télécommunications d'un logiciel adapté au marché français.
La dénomination E11 est décidée par l’administration des télécommunications.
L’architecture d'un Commutateur MÉTACONTA E11 est constituée de trois niveaux :
Le premier niveau est l’Unité de Commande Centralisée composée de deux calculateurs LCT3202, à circuits intégrés TTL les plus récents (famille TTL - S (Shottky)), fonctionnant en service normal en partage de charge, c'est-à-dire en se répartissant les différentes tâches.
Les Calculateurs LCT3202 sont tous fabriqués à l'usine LMT d'Orvault : un accord-groupe interne à ITT prévoit que seule la LMT fabrique les calculateurs pour l'ensemble de ses filiales.
À noter que dans le cas du MÉTACONTA E11, les deux calculateurs constituant l’Unité de Commande Centralisée gèrent la totalité des opérations de commande, ils ne délèguent donc aucune tâche de commande de moindre importance à d’autres organes.
Le second niveau est composé du nombre nécessaire d' Organes d’Accès au Réseau de Connexion : il s’agit de Marqueurs (MESL) et (MESG), de Distributeurs Lents (DL) et d'Explorateurs Autonomes Distributeurs Rapides (EADR), quatre types d'organes d'interface intimement liés.
Le troisième niveau est l'Unité de Connexion formée par le Réseau de Connexion analogique spatial (CX) constitué par la somme des cartes équipées de relais à tige et contacts scellés (modèles HERKON) ; relais calés par un cadre de plastique. Les cartes composant la Matrice de Connexion sont intimement associées aux Éléments de Sélection de Lignes (ESL) où sont raccordés les abonnés ; idem quant aux Éléments de Sélection de Groupes (ESG) où sont raccordés les circuits de jonction (notamment en relation avec les autres commutateurs).
Ci-dessus : derrière la vitre du bureau d'exploitation, la salle des deux Calculateurs (provisoires) LCT 3200 du Commutateur Prototype MÉTACONTA E11 Athis-Mons A1 (SD91).
Photographie PTT - 14 septembre 1976 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Les deux calculateurs (provisoires) LCT3200 du Commutateur prototype MÉTACONTA E11 Athis-Mons A1 (SD91) alors en cours de programmation et de tests par deux ingénieurs de la société LMT.
Photographie PTT - 28 septembre 1975 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : salle du Réseau de ConneXion du Commutateur prototype MÉTACONTA E11 Athis-Mons A1 (SD91) alors en cours de construction et de tests par des techniciens et des ingénieurs de la société LMT.
PhotographieS PTT - 28 septembre 1975 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : baies du Réseau de Connexion du Commutateur prototype MÉTACONTA E11 Athis-Mons A1 (SD91) en cours de construction.
Photographie PTT - 28 septembre 1975 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : carte équipée de relais à tiges et contacts scellés (modèles HERKON) appartenant au Réseau de Connexion du Commutateur MÉTACONTA E11.
À noter les câblages aériens très apparents. Objectivement, l'apparence prototypique de ce modèle de carte de brassage apparaît assez visiblement.
Photographie Orange - 11 octobre 2017 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : exemple de Relais Herkon utilisé dans le système MÉTACONTA E11. (Longueur de l'ampoule de verre : 28 mm) © Coll. C. R-V.
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Dans le Réseau de Connexion du Commutateur MÉTACONTA E11, il est à noter que le maintien des connexions établies dans les relais durant les conversations téléphoniques s’effectue désormais magnétiquement par effet d’aimantation, ce qui ne nécessite que la présence des 2 seuls fils véhiculant les conversations téléphoniques pour chaque abonné ce qui assure, comparé au prototype précédent PÉRICLÈS (à 3 fils) une simplification notable du Réseau de Connexion, visible en comparant les photographies des exemplaires de cartes composant les matrices de connexion respectives des systèmes E11 et PÉRICLÈS).
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À partir du Commutateur d’abonnés MÉTACONTA E11, les Commutateurs électroniques de type spatial sont capables d'accepter la numérotation depuis l'abonné de départ en fréquences vocales (DTMF) en plus d'accepter la numérotation à impulsions décimales (DC) en vigueur en France depuis 1913.
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MÉTACONTA CENTREX & MÉTACONTA 10R :
À noter en France un Commutateur MÉTACONTA CENTREX particulier, construit par la LMT, équipé de calculateurs LCT3200 tel un MÉTACONTA 11A, mais pourvu d'une matrice de connexion réalisée en mini-relais à contacts scellés Herkon, qui sera réutilisée pour le MÉTACONTA E11. Un seul exemplaire en service en France, à titre semi-public et semi-privé :
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Ci-dessus : le Commutateur Semi-Électronique MÉTACONTA-Centrex de l'Aéroport de Roissy Charles de Gaulle (AEN1 - ND01) alors en cours d'assemblage et de tests préliminaires.
Photographie AFP - 8 octobre 1971 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : salle d'exploitation du Commutateur MÉTACONTA Centrex de l'Aéroport Roissy CDG (ND01).
Photographie P et T - in DIT n°75 - Juillet 1974 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur MÉTACONTA CENTREX Aéroport Nord CDG (ND01).
Photographies PTT - 5 avril 1974 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue de deux Relais Reed à Contacts Scellés (longueur de l'ampoule de verre : 28mm), tels ceux utilisés dans le Réseau de Connexion du Commutateur Semi-électronique MÉTACONTA Centrex de l'Aéroport Roissy CDG (ND01).
© 1972 - Presse-papiers publicitaire LMT ; collection Claude-Rizzo-Vignaud.
Concernant les types Semi-électroniques adoptés officiellement :
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MÉTACONTA 11F des sociétés françaises CGCT et LMT est commandé dès 1976 par l'Administration des Télécommunications.
Il est le résultat de la fusion technologique des systèmes MÉTACONTA 11A et E11 issues des deux sociétés sœurs filiales d’ITT :
- Il reprend d’une part le calculateur central LCT3202 (32 e.b) à circuits intégrés du système MÉTACONTA E11 de la LMT (trois fois moins volumineux et deux fois plus puissant que le calculateur LCT3200 du MÉTACONTA 11A), ainsi que le logiciel développé initialement pour le système E11.
- Il reprend d’autre part le réseau de connexion du nouveau MINISÉLECTEUR miniaturisé à contacts de type MÉTABAR à 256 points de connexion conçu initialement pour le prototype MÉTACONTA 11A de la CGCT.
Il existe également un modèle de MINISÉLECTEUR miniaturisé à contacts de type MÉTABAR à 160 points de connexion afin de raccorder les abonnés en bout de chaîne. Ont existé 8 variantes de cartes équipées de MINISÉLECTEURS.
Le principe même du MINISÉLECTEUR avait alors séduit les ingénieurs des télécommunications, qui les préféraient aux relais reed ; les MINISÉLECTEURS rappelant les MULTISÉLECTEURS crossbar utilisés en PENTACONTA et CP400.
Ci-dessus : croquis d'implantation type d'un Commutateur MÉTACONTA 11F (dimensions en mm)
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Ci-dessus : les 2 Calculateurs LCT 3202 du Commutateur MÉTACONTA 11F Michelet 2 ES1 (CC22).
Photographie PTT - 25 janvier 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue d'un Calculateur LCT3202 en position ouverte.
Photographie LMT-Thomson.
Ci-dessus : Commutateur MÉTACONTA 11F Michelet 2 ES1 (CC22) vu de la salle d'exploitation.
Photographie X.
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Ci-dessus : montage en cours du Commutateur MÉTACONTA 11F Michelet 2 ES1 (CC22) par l'équipe CGCT.
Photographie PTT - 25 janvier 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : salle de Connexion du Commutateur MÉTACONTA 11F Michelet 2ES1 (CC22), avec vue des bâtis côté pré-câblage.
Photographie PTT - 25 janvier 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : travée de Minisélecteurs MÉTABAR du Commutateur MÉTACONTA 11F Michelet 2 ES1 (CC22) ; Minisélecteurs de l'étage final pointant vers les abonnés.
Photographie PTT - 25 janvier 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur Métaconta 11F Neuilly-sur-Seine 1 ES1 (CC51)
Photographie PTT - 21 janvier 1981 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur Métaconta 11F Neuilly-sur-Seine 1 ES1 (CC51)
Photographie PTT - 21 janvier 1981 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : salle de Connexion du Commutateur MÉTACONTA 11F Aix Jas-de-Bouffan 1 (PA06).
Photographie Société Auxiliaire d'Entreprise (SAE) - 1980 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : salle d'Exploitation du Commutateur MÉTACONTA 11F Aix Jas-de-Bouffan 1 (PA06).
Photographie Société Auxiliaire d'Entreprise (SAE) - 1980 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : inauguration du Commutateur MÉTACONTA 11F - Cannes Saint-Nicolas (NC07).
Photographie PTT - Juillet 1981 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : vue du très beau Commutateur téléphonique captif MÉTACONTA 11F de Paris-Cévennes (AU02).
Photographie PTT - 23 avril 1985 - Coll. C. R-V.
Ci-dessus : vue du Commutateur téléphonique captif MÉTACONTA 11F de Paris-Cévennes (AU02) - mis en service le 1er janvier 1980 - fabricant : CGCT.
Photographie PTT - 23 avril 1985 - Coll. C. R-V.
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L’architecture d'un Commutateur MÉTACONTA 11F est constituée de trois niveaux.
Le premier niveau est l’Unité de Commande Centralisée composée de deux calculateurs LCT3202, à circuits intégrés TTL, fonctionnant en service normal en partage de charge, c'est-à-dire en se répartissant les différentes tâches. À noter que dans le cas du 11F, les deux calculateurs constituant l’Unité de Commande Centralisée (qui dans le cas du 11F porte intégralement son nom) gèrent la totalité des opérations de commande, ils ne délèguent donc aucune tâche de commande de moindre importance à d’autres organes.
Le second niveau est composé du nombre nécessaire d' Organes d’Accès au Réseau de Connexion : il s’agit de Marqueurs (MESL) et (MESG), de Distributeurs Lents (DL) et d'Explorateurs Distributeurs Rapides (EDR), quatre types d'organes intimement liés.
Le troisième niveau est l'Unité de Connexion formée par le Réseau de Connexion analogique spatial (CX) constitué par la somme des Minisélecteurs MÉTABAR qui sont intimement associés aux Éléments de Sélection de Lignes (ESL) où sont raccordés les abonnés ; idem quant aux Éléments de Sélection de Groupes (ESG) où sont raccordés les circuits de jonction (notamment en relation avec les autres commutateurs).
Chaque Élément de Sélection de Groupe (ESG) assure la totalité du brassage du trafic à écouler. L'on distingue conventionnellement deux types d'ESG (qui sont en réalité techniquement identiques) :
Chaque Élément de Sélection de Lignes (ESL) assure la concentration et l'expansion du trafic téléphonique en provenance ou à destination des abonnés analogiques desservis par le commutateur 11F.
Un ESL est formé par la combinaison de Minisélecteurs sur 2 étages de matrices. Un ESL possède, suivant son type, 128, 256, 512 ou 1024 entrées, pour deux types possibles de sorties : le type (b) à 96 sorties ou le type (a) 128 sorties, ce qui nous donne bien 8 types d'ESL possibles.
Seuls sont homologués 3 ESL :
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Un Commutateur MÉTACONTA 11F inclut au moins un dérouleur de bande magnétique pour assurer la sauvegarde du programme de fonctionnement, les mises à jour, l’exportation des données de taxation etc...
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Il comprend également une Unité de Signalisation qui regroupe les organes secondaires comme les générateurs de tonalités, de sonnerie, les Récepteurs de Numérotation décimale ou vocale (RN), les équipements de télétaxation (TTX) câblés en série sur les lignes d'abonnés (dans des baies toutefois séparées), les circuits de test (essais et mesures).
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De plus, il est équipé d’un programme intégré aux deux calculateurs chargé de détecter, de classer par ordre d’urgence et de signaler les défauts de fonctionnement, mais aussi de mettre automatiquement hors service l’organe ou le circuit défaillant, en attendant qu’il soit dépanné ou remplacé par l’équipe de maintenance.
Ci-contre : vue d'un Minisélecteur de Commutateur MÉTACONTA 11F de 16 entrées et 16 sorties pour ESG. Sur ce modèle, 16 électroaimants de commande sont sis en haut et 16 autres à gauche, par rapport au connecteur sis à droite.
(source : Documents d'Information des Télécommunications)
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Ci-dessus, vue d'un Minisélecteur de Commutateur MÉTACONTA 11F, famille P1 à 16 entrées et 16 sorties pour ESG -légèrement différent où les électro-aimants de commande sis à gauche sont visibles-.
(Photographie C. R-V. Avec l'aimable autorisation de la Collection Historique Orange)
Ci-dessus : vue d'un Minisélecteur MÉTABAR de Commutateur MÉTACONTA 11F, famille P2 à 16 entrées pour 10 sorties pour ESL.
(Collection personnelle © C. R-V. - Don de M. Serge Lecompagnon, Sté DERECO-DIB - http://www.dereco-dib.fr/)
Ci-dessus : vue d'un Minisélecteur MÉTABAR de Commutateur MÉTACONTA 11F, à 16 entrées pour 10 sorties pour ESL (ici au Central Gutenberg 2 ES1).
Photographie PTT - 1981 - Coll. C. R-V.
Ci-dessus : détail d'un ruban de sélection qui porte 16 plots de contacts, à comparer à la taille d'une allumette.
(Collection personnelle © C. R-V. - Don de M. Serge Lecompagnon, Sté DERECO-DIB - http://www.dereco-dib.fr/)
Ci-dessus : Comparaison entre un Multisélecteur PENTACONTA et un Minisélecteur MÉTACONTA 11F - La différence de taille est criante.
(source : Documents d'Information des Télécommunications)
Principe de fonctionnement du minisélecteur MÉTABAR
(Ci-dessous : photo Documents d'Information Télécommunications)
1) Position (A) : au repos, aucun contact n’est établi au sein des minisélecteurs. Chaque plot de contact fixe est associé à un plot de contact mobile (qui est élastique). Chaque plot de contact mobile est susceptible d’être commandé par son ruban de sélection (représenté verticalement sur le schéma) et par son ruban de connexion (représenté horizontalement sur le schéma) pour les besoins d’établissement d’une communication.
Pour chaque minisélecteur nécessaire à l’établissement d’une communication, un Marqueur (MQ) :
2) Position (B) : va dans un premier temps commander le relais du ruban de connexion sélectionné (ruban représenté horizontalement sur le schéma) voulu par l’Unité de Commande Centralisée du commutateur (pour le mouvoir vers la gauche sur le schéma), et va maintenir cette position.
3) Position (C) : puis va dans un second temps commander le relais du ruban de sélection (ruban représenté verticalement sur le schéma) nécessaire pour déplacer le contact mobile voulu (pour le mouvoir vers le haut sur le schéma),
4) Position (D) : puis va commander dans un troisième temps le relâchement du relais de ce ruban de connexion (représenté horizontalement sur le schéma) qui retourne à sa position d'origine afin de connecter la bonne route nécessaire (dans le minisélecteur considéré), en mettant en contact électrique le contact mobile avec son contact fixe.
5) Position (E) : puis va commander dans un quatrième temps le relâchement du relais du ruban de sélection (représenté verticalement sur le schéma).
6) Bien que désormais le ruban de connexion et le ruban de sélection soient revenus à leur position de repos à l’arrêt, le contact électrique demeure maintenu durant toute la durée de conversation, parce que le contact mobile est maintenu plaqué contre son contact fixe, par le ruban de connexion qui est de retour dans sa position de repos. De plus, le contact fixe possède la forme d’une encoche, où le contact mobile vient se caler facilement dedans. Dans le cas du minisélecteur 11F, le maintien des contacts électriques durant la conversation est de type mécanique (et non pas électrique comme dans les multisélecteurs électromécaniques crossbar).
7) Le marqueur est donc immédiatement libéré pour aller commander les autres rubans des minisélecteurs nécessaires à l’établissement de la communication téléphonique puis d’autres communications téléphoniques.
8) En fin de conversation téléphonique, au raccrochage des abonnés, les contacts qui ont été établis seront déconnectés par l’Unité de Commande centralisée en envoyant simplement l’ordre au Marqueur de commander un court instant le relais de chaque ruban de connexion (représentés horizontalement sur le schéma), ce qui aura pour conséquence de relâcher la pression sur les contacts établis et extraira chaque plot de contact mobile de son plot de contact fixe. Chaque plot de contact mobile reviendra alors dans sa position de repos d’origine et la communication sera électriquement rompue.
9) Les minisélecteurs qui sont utilisés pour une communication en cours peuvent parfaitement être réutilisés par les Marqueurs pour établir d’autres conversations simultanément, tant qu'il y a suffisamment de mailles libres.
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Dans le Réseau de Connexion du Commutateur MÉTACONTA 11F, il est à noter que le maintien des connexions établies dans les Minisélecteurs MÉTABAR durant les conversations téléphoniques s’effectue mécaniquement par « coincement », ce qui ne nécessite que la présence des 2 seuls fils véhiculant les conversations téléphoniques pour chaque abonné ce qui assure, comparé au prototype PÉRICLÈS (à 3 fils) une simplification notable du Réseau de Connexion, visible en comparant les Minisélecteurs du système MÉTACONTA 11F et l'exemplaire de cartes composant la matrice de connexion du système PÉRICLÈS.
Ci-dessus : vues générales de baies d'un commutateur MÉTACONTA 11F (Photographies : PTT)
Ci-contre : vue d'une alvéole ouverte, pouvant contenir 16 cartes de 16 circuits téléphoniques d'abonnés chacune. (Photographie : PTT)
Ci-contre : vue détaillée d'alvéoles de Minisélecteurs MÉTACONTA 11F enfichés. (Photographie : PTT)
Ci-dessus : Technicien commutant en intervention sur le Réseau de ConneXion du Commutateur MÉTACONTA 11F Gutenberg 2 ES1 (AC22).
Photographie PTT - 1981 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : intervention de maintenance sur une baie de Minisélecteurs MÉTACONTA 11F spécialisés pour les Lignes d'Abonnés.
Photographie PTT - 1980 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : intervention de maintenance sur une section de commande de Minisélecteurs MÉTACONTA 11F du réseau de brassage.
Photographie PTT - 1980 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : intervention de maintenance sur le Commutateur MÉTACONTA 11F Gobelins 2 ES1 (AC14), section des Joncteurs analogiques d'Arrivée.
Photographie PTT - 1980 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Baie SATEL du Commutateur MÉTACONTA 11F Gutenberg 2 ES1 (AC22).
Photographie PTT - 1981 - Coll. C. R-V.
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Le système MÉTACONTA 11F est conçu pour être utilisé en Commutateur d'abonnés. Bien qu'il puisse être utilisé en Commutateur de transit (intercentraux), la structure du Réseau de Connexion n'est pas optimisée pour être utilisée en Commutateur de transit ; cet emploi est normalement proscrit.
Le système MÉTACONTA 11F a été essentiellement employé pour remplacer rapidement les derniers commutateurs téléphoniques à organes tournants hors d'âge (comme le Rotary 7A1 et 7B1 pour Paris, l'Île-de-France, Marseille...), tout en réutilisant le réseau de transmission analogique (jonctions) existant.
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Concernant les Services Confort : le système MÉTACONTA 11F supporte les services du Réveil, du Transfert d'Appel Local (à l'intérieur de la même Circonscription de Taxe), du Signal d'Appel, de la Conversation à 3 depuis le 1er juillet 1983.
Le Transfert d'Appel National est disponible sur la totalité du parc des Commutateurs MÉTACONTA 11F depuis Mai 1989.
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Après autorisation gouvernementale par arrêté du 9 février 1983, le service de Facturation Détaillée (FADET) est ouvert progressivement à l'exploitation à partir du 5 décembre 1983. Les premiers Commutateurs à pouvoir délivrer ce service en France seront les Commutateurs de type MÉTACONTA 11F.
Notes :
Ci-dessus : Plaque Commémorative en marbre, apposée dans le halle d'entrée du Centre Téléphonique Lille Bleuets, à Lille, qui rappelle l'expérimentation sur l'autocommutateur Métaconta 11 F - Lille-Bleuets 2 (LL72).
Photographie C. R-V. - 27 février 2023 - Coll. Orange DANP/CRV.
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Le système MÉTACONTA 11F ne supportait ni le service Présentation de l'Identité du Demandeur (PID) mis en service en France Métropolitaine le 2 septembre 1997, ni la Portabilité du Numéro d'Abonné (en cas de déménagement dans la même Circonscription Tarifaire) mise en service à partir du 1er janvier 1998.
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Ci-dessus : Inauguration du Commutateur MÉTACONTA 11 F - Gobelins 2 ES1 (AC14) par M. le Secrétaire d'État des PTT - Norbert Ségard.
Photographies PTT - 13 février 1980 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : video VHS-C de 9 minutes du Commutateur MÉTACONTA 11F de Paris - Vaugirard 2 ES1 (AE43) - filmé le 15 mai 2000 par M. Jean-Pierre Gaumet, technicien-commutant de ce Commutateur, la veille de son arrêt définitif.
Tous Droits Réservés - 15 mai 2000 - Coll. J-P Gaumet.
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AXE (nom complet : Automatic eXchange Electric) de la société L.M. Ericsson, est un Commutateur d'origine suédoise dont le développement est confié à M. l'Ingénieur-coordinateur - Bengt Gunnar Magnusson. Adopté en France lui aussi en 1976, sachant que ce système électronique spatial était déjà susceptible de pouvoir évoluer ultérieurement vers le tout électronique temporel : ce sera le système AXE10 à venir. Il s'agit d'un système essentiellement centralisé (tout en étant partiellement décentralisé). - Prononcer : A. IXE. EU. -
En effet, le système AXE Spatial suédois a lui aussi été retenu et adopté en France, afin, par principe, de ne pas laisser le monopole du marché français sur l’Électronique Spatial au seul américain ITT alors dirigé par M. Harold S. Geneen, particulièrement dur en affaire, propriétaire d'une gamme MÉTACONTA déjà opérationnelle depuis 1972 dans le monde.
La Société Française des Téléphones Ericsson, filiale française du suédois L.M. Ericsson, est ensuite rachetée pour la plus grande part de son capital par la société Thomson-CSF en Juin 1976 dans le cadre de la "francisation" de l'industrie des télécommunications voulue par M. le Président de la République - Valéry Giscard d'Estaing ; la société devient alors : Société des Téléphones Ericsson.
M. le Secrétaire d’État aux P et T - Norbert Ségard signe la première commande d'un Commutateur AXE Spatial le 28 septembre 1976 concernant Orléans.
Sachant que L. M. Ericsson avait un besoin vital qu'un premier pays significatif commandât son système AXE Spatial afin d'engendrer d'autres commandes de la part de pays hésitants, la France en profita pour écraser les prix, si bien que L.M. Ericsson ne tira qu'un faible bénéfice direct des commandes françaises, mais se rattrapa avec de gros contrats mondiaux, tels l'Arabie Saoudite et l'Australie.
L’architecture du système AXE Spatial est organisée en trois niveaux.
Le premier niveau est l’Unité de Commande Centralisée (CPS) composée de deux Calculateurs Centraux (CP-A et CP-B) de modèle APZ210.03 fonctionnant, en service normal, en synchronisme total, c'est-à-dire en exécutant les mêmes tâches en même temps. Ces 2 Calculateurs Centraux communiquent entre-eux pour comparer leur état respectif. En cas d’avarie d’un des deux calculateurs, il est automatiquement mis hors service et le calculateur restant continue à traiter la totalité du trafic. De plus, le premier niveau est équipé d’une Unité de Test du Calculateur (PTU) chargée de détecter, de classer par ordre d’urgence et de signaler les défauts de fonctionnement, mais aussi de mettre automatiquement hors service l’organe ou le circuit défaillant, en attendant qu’il soit redémarré, dépanné ou remplacé par l’équipe de maintenance.
Le second niveau est composé de Calculateurs Périphériques -Regional Processors- (RP) chargés d’exécuter les tâches courantes et répétitives ainsi que d’accéder au Réseau de Connexion analogique. Il constitue également l'interface entre les deux Calculateurs Centralisés du 1er Niveau (CP-A et CP-B)
Le troisième niveau est constitué essentiellement par le Réseau de Connexion ainsi que par les récepteurs de numérotation (KRD).
Le Réseau de Connexion analogique spatial, commutant sur 2 fils en France, est constitué :
Nota :
Les Réseau de Connexion est organisé en :
En outre, les Commutateurs AXE Spatiaux sont équipés d’une interface de sauvegarde par lecteur de cartouche magnétique à bande (CT).
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Une lourde tâche d'adaptation logicielle aux impératifs du Réseau Téléphonique Français, menée par le groupe Thomson durant 3 années jusqu'en 1981 est également nécessaire, en matière :
Au niveau de l’interface logicielle homme-machine, le système AXE Spatial communique en langue française, la francisation ayant aussi été accomplie par le groupe Thomson. En revanche, les codes de commande utilisés pour communiquer avec le système, ainsi que les acronymes sont directement basés sur la langue anglaise ce qui hélas n’est pas mnémotechnique pour les locuteurs français.
Le système AXE Spatial a donc été adapté au réseau téléphonique français et aux Normes d'Exploitation et de Fonctionnement françaises par le groupe Thomson, de telle manière que dès le premier commutateur AXE Spatial mis en service dans le réseau téléphonique français (Orléans Grenier-à-Sel AXE (OR10)), celui-ci réponde entièrement aux N.E.F.
Ci-dessus : croquis d'implantation type d'un Commutateur AXE Spatial.
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Ci-dessus : vue partielle du Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel (OR10).
Photographie L.M. Ericsson - 1979 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : travée des 2 Calculateurs du Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel (OR10).
Photographie Thomson-CSF - Février 1980 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : travée des Calculateurs du Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel (OR10), alors en cours de tests.
Photographie PTT - 8 mars 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Technicienne montrant des cartes d'un des Calculateurs du Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel (OR10).
Photographies PTT - 8 mars 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Salle d'Exploitation du Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel (OR10).
Photographie PTT - 8 mars 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Technicienne montrant une des cartes équipées de mini-relais reed.
Photographie PTT - 1er février 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Commutateur AXE Spatial Orléans Grenier-à-Sel (OR10) en cours de montage par l'équipe Thomson-CSF (issue d'Ericsson France).
Photographie PTT - 1er février 1978 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : Vues générales du Commutateur AXE Spatial captif de Paris-Cévennes (AU03).
Photographies PTT - 23 avril 1985 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue du Commutateur AXE Spatial captif de Paris-Cévennes (AU03).
Photographie PTT - 14 décembre 1989 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : vue à partir de la salle de supervision du Commutateur AXE Spatial Soisy-sous-Montmorency B1 (NE32) alors en construction.
Photographie Gérard Guillat - Été 1980 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : SM le Roi de Suède Charles XVI Gustave Bernadotte faisant une démonstration du système AXE Spatial à son invité du moment, SM le Roi Jean-Charles Ier d'Espagne, en Octobre 1979.
Document L.M. Ericsson
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Ci-dessus : contrôle final des Cartes Électroniques du système AXE Spatial, dans l'usine Ericsson d'Älvjsö (Suède), d'où sont sortis les premiers équipements.
Photographie L.M. Ericsson - 1978 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : essais finaux de fonctionnement dans l'usine Ericsson d'Älvjsö (Suède) des versions logicielles et des équipements du système AXE Spatial.
Photographie L.M. Ericsson - 1979 - Coll. C. R-V.
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Ci-dessus : Commutateur AXE Spatial installé en Suède, à Ulriksdål, mis en service en 1980 dans le réseau téléphonique suédois.
Photographie L.M. Ericsson - 1981 - Coll. C. R-V.
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Concernant les Services Confort : le système AXE Spatial supporte les services du Réveil, du Transfert d'Appel Local, du Signal d'Appel, de la Conversation à 3 depuis le 30 juillet 1984.
Le Transfert d'Appel National est disponible sur la totalité du parc des AXE Spatiaux depuis le 1er février 1988.
Le Transfert d'Appel National (TAN) est expérimenté pour la première fois en France, sur un Commutateur AXE Spatial, celui de Versailles A3 (WE03), le 4 juin 1987.
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AXE Spatial ne supportait ni le service Présentation de l'Identité du Demandeur (PID) mis en service en France Métropolitaine le 2 septembre 1997, ni la Portabilité du Numéro d'Abonné (en cas de déménagement dans la même Circonscription Tarifaire) mise en service à partir du 1er janvier 1998.
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Histoire des Télécommunications Françaises © Claude Rizzo-Vignaud, 25 mai 2023.